Or

L'or est un élément chimique de symbole Au et de numéro atomique 79. C'est un métal précieux particulièrement recherché et apprécié sous forme de parures ou de pièces de monnaie depuis l'aube des temps historiques.


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Or - Élément natif - Minéral - Élément chimique - Métal de transition - Métal précieux - Colorant alimentaire

Or
PlatineOrMercure
Ag
  Structure cristalline cubique

79
Au
 
               
               
                                   
                                   
                                                               
                                                               
                                                               
                                   
Au
Rg
Table complèteTable étendue
Informations générales
Nom, Symbole, Numéro Or, Au, 79
Série chimique métal de transition
Groupe, Période, Bloc 11, 6, d
Masse volumique 19, 3 g·cm-3 (20 °C) [1]
Dureté 2, 5
Couleur - jaune métallique ;
- verte (feuille particulièrement fine)
N° CAS 7440-57-5 [2]
N° EINECS 231-165-9
Propriétés atomiques
Masse atomique 196, 966569 ± 0, 000004 u[1]
Rayon atomique (calc) 135 pm (174 pm)
Rayon de covalence 1, 36 ± 0, 06 Å [3]
Rayon de Van der Waals 166 pm
Configuration électronique [Xe] 4f14 5d10 6s1
Électrons par niveau d'énergie 2, 8, 18, 32, 18, 1
État (s) d'oxydation 3, 1
Oxyde amphotère
Structure cristalline cubique face centrée
Propriétés physiques
État ordinaire solide
Point de fusion 1 064, 18 °C (congélation) [4]
Point d'ébullition 2 856 °C [1]
Énergie de fusion 12, 55 kJ·mol-1
Énergie de vaporisation 324 kJ·mol-1 (1 atm, 2 856 °C) [1]
Volume molaire 10, 21×10-6 m3·mol-1
Pression de vapeur 0, 237 mPa
Vitesse du son 1 740 m·s-1 à 20 °C
Divers
Électronégativité (Pauling) 2, 54
Chaleur massique 128 J·kg-1·K-1
Conductivité électrique 45, 2×106 S·m-1
Conductivité thermique 317 W·m-1·K-1
Solubilité sol. dans eau régale[5]
Énergies d'ionisation[6]
1re : 9, 22553 eV 2e : 20, 20 eV
Isotopes les plus stables
iso AN Période MD Ed PD
MeV
195Au syn 186, 1 j ε 0, 227 195Pt
196Au syn 6, 183 j 94 % ε
6 % β-
1, 506
0, 686
196Pt
196Hg
197Au 100 % stable avec 118 neutrons
198Au syn 2, 69517 j β- 1, 372 198Hg
199Au syn 3, 169 j β- 0, 453 199Hg
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.
Or
Général
No CAS 7440-57-5
No EINECS 231-165-9
PubChem 23985
No E E175
SMILES
InChI
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

L'or est un élément chimique de symbole Au (du latin aurum) et de numéro atomique 79. C'est un métal précieux particulièrement recherché et apprécié sous forme de parures ou de pièces de monnaie depuis l'aube des temps historiques. Ce métal se présente naturellement sous forme de filons, d'inclusions dans les roches ultrabasiques, de pépites ou de paillettes, et de dépôts alluvionnaires résultant de l'érosion fluviale des roches mères. L'or pur est un métal noble, le plus malléable et ductile des métaux connus, à la fois dense et tendre. C'est un métal jaune brillant qui ne s'oxyde ni à l'air ni dans l'eau : le fait qu'il préserve son éclat, perçu comme esthétique par l'ensemble des cultures humaines, lui confère la majeure partie de sa valeur. Sur lui a reposé le dispositif de l'étalon-or avant l'abrogation des accords de Bretton Woods, en 1971.

La quantité d'or extraite par l'humanité depuis les origines est estimée, fin 2008, à 163 kt[7], ce qui ne représente qu'un volume d'or occupant un cube d'environ vingt mètres d'arête. L'or trouve des applications industrielles en électronique, à cause de sa particulièrement bonne tenue face à la corrosion et de son excellente conductivité électrique, ainsi qu'en odontologie.

Du point de vue chimique, l'or est un métal de transition susceptible de former des cations mono- et trivalents en solution. Il est moins réactif que la majorité des autres métaux de transition, mais est attaqué par l'eau régale en donnant de l'acide chloraurique HAuCl4, mais aussi par les solutions alcalines de cyanure, mais pas par les acides chlorhydrique HCl, nitrique HNO3 ni sulfurique H2SO4. Comme le plomb, il se dissout dans le mercure en formant un amalgame, mais ne réagit pas avec ce métal. L'or étant insoluble dans l'acide nitrique, qui dissout néenmoins l'argent et les métaux communs, cette propriété sert au séparer et de le purifier.

L'art du travail de l'or est l'orfèvrerie.

Étymologie

Le nom de l'or et le symbole Au viennent du latin aurum, qui a donné l'adjectif aurifère. Dans les anciens textes français, on le trouve quelquefois sous l'acception «aur» ; germ. gold, geld, gyld.

Histoire et origine

D'après le scénario établi par les astrophysiciens ces cinquante dernières années, l'or terrestre est venu du cosmos. Il a été synthétisé par des générations successives d'étoiles ayant existé il y a 12 à 4, 5 milliards d'années. Comme l'ensemble des métaux lourds tels que le fer et le nickel, l'or est piégé dans le noyau de la Terre ; il s'accumule à l'endroit où des fluides chauds circulent dans la croûte terrestre[8].

L'Homme utilise l'or depuis le Chalcolithique, à la fin de la Préhistoire. Il est le deuxième métal connu après le cuivre. Le plus vieil objet en or a été mis au jour dans la nécropole de Varna (Bulgarie actuelle). Il est daté du milieu du Ve millénaire av. J. -C. [9].

L'or sert principalement à la parure des puissants ainsi qu'aux cérémonies religieuses. L'assimilation de l'or au disque solaire divinisé sera un des leviers les plus puissants. On retrouve des amulettes en or dans les tombes égyptiennes à chacune des grandes époques de l'Égypte antique. Les plus puissants, tels Toutânkhamon et Ramses, se font enterrer avec des masques mortuaires en or et autres parures.

Les quantités disponibles sont particulièrement faibles. En Égypte, on extrait l'or dans des lieux désertiques et sans eau au prix du sacrifice de nombreux travailleurs (il n'y avait pas d'esclaves dans l'Égypte ancienne). Les grandes puissances s'assurent de l'or par l'intermédiaire des tributs ou par la victoire militaire. La victoire sur les Hyksôs assure ainsi de larges quantités d'or au pharaon. On retrouvera à travers toute l'histoire des victoires «auréolées» : de celle de Trajan vainqueur des Daces, au début du IIe siècle rapporte à Rome un butin faramineux : 180 tonnes d'or et 350 tonnes d'argent (on parle depuis de l'«or des Daces») à Bismarck qui établira le dispositif monétaire de l'Allemagne sur la rançon de 967 tonnes d'or (cinq milliards de francs-or, soit 1600 tonnes) payée par la France après la défaite de 1870.

Durant l'Antiquité, au VIe siècle av. J. -C. , les rois Lydiens ont frappé une monnaie en électrum (un mélange naturel d'or et d'argent) pour la première fois. L'or sort du temple et du palais pour servir à l'usage des particuliers. Cet usage se répandit ensuite en Perse, en Grèce centrale, puis dans la totalité du monde antique durant la période hellénistique à côté des monnaies d'argent, de bronze et de cuivre de moindre valeur. L'or sera continument utilisé comme monnaie en Occident jusqu'en 1973, date à laquelle il sera dépouillé de son dernier rôle monétaire, comme monnaie de réserve internationale.

L'utilisation religieuse de l'or persistera néanmoins pendant des siècles. L'auréole des saints a pour étymologie aureola, l'or en latin. Les Germains enterrent leurs chefs avec une pièce d'or dans la bouche à l'instar des grecs. Les bijoux en or se retrouvent essentiellement dans les hautes classes de la société sur les armes, les fibules, les boucles, les bagues et les sceaux. La vaisselle en or est à la fois un apparat et une réserve monétaire.

Les conquêtes sassanides, puis arabes compliquèrent l'accès à l'or en Occident. La diffusion de l'or dans le monde occidental rencontra un renouveau en premier lieu en Méditerranée au XIe siècle, puis au XIIIe siècle à l'initiative de Venise qui fondera sa fortune sur l'arbitrage entre la forte demande d'argent orientale et la forte demande d'or occidentale.

Les taxes de compensation dans les codes germaniques étaient nommées «wergeld», le «prix de l'homme». Les Vikings soumirent les États attaqués à un tribut nommé «danegeld» : «or des Danois».

Au Moyen Âge, les alchimistes tentèrent de fabriquer de l'or à partir d'autres substances comme le plomb. Ils pensaient obtenir ce résultat en utilisant la mythique pierre philosophale. En alchimie, le symbole de l'or est un point entouré d'un cercle.

La recherche d'or forma l'une des raisons de la conquête du continent américain. Ainsi, Hernán Cortés entreprit la conquête de l'Empire aztèque, localisé au Mexique surtout pour s'emparer de l'or que possédait l'empereur aztèque. Hernán Cortés envoya une grande quantité de ce précieux métal à Charles Quint, roi d'Espagne, dont une partie sous forme de bijoux, mais la majorité furent fondus pour financer les guerres menées par l'Espagne. Le roi d'Espagne prélevait le quinto real (c'est-à-dire un cinquième de l'or extrait). L'or affluant depuis les mines du Nouveau Monde provoqua la richesse de l'Espagne et du Portugal au début de la période moderne, avant de profiter aux autres États européens qui surent mieux le capter, tels la France et la Grande-Bretagne. À la même époque se diffuse la légende de l'Eldorado.

Au milieu du XIXe siècle, une ruée vers l'or se déclare en Californie et contribue pour une part à la conquête de l'Ouest américain ainsi qu'à la croissance démographique et économique de nombreuses villes californiennes, dont San Francisco[10]. Les cités minières construites en des lieux trop reculés furent abandonnées dès que le filon à l'origine de leur richesse vint à se tarir. Ces cités sont actuellement ce qu'on nomme des cités fantômes, vides de population, mais dont les murs tiennent quelquefois toujours debout, préservés par l'aridité du climat local. Les États-Unis restent le deuxième pays producteur d'or dans le monde en 2004[11].

La première synthèse de l'or date de 1941. Elle consiste à bombarder du mercure avec des neutrons. Mais les isotopes de l'or issus de cette nucléosynthèse sont tous radioactifs[12]. Le coût de production est bien plus élevé que le prix de l'or, cette méthode a par conséquent été abandonnée.

Lingots d'or avec Krugerrands

L'or a servi d'étalon monétaire exclusif (l'étalon-or), en premier lieu au Royaume-Uni puis dans le monde entier après l'abandon du bimétallisme or-argent dans les années 1870. La guerre de 1914 met fin à ce dispositif qui ne pourra jamais être remis en place. Avec les accords de Bretton Woods, en 1944, c'est un étalon de change or (Gold Exchange Standard) qui est mis en place. Le dollar est défini en un certain poids d'or et les autres monnaies en dollar. En 1971, les États-Unis suspendirent la convertibilité du dollar en or et en 1976, les accords de la Jamaïque entre les pays du FMI démonétisent l'or qui par conséquent n'a plus de rôle monétaire officiel.

L'or est néanmoins resté à titre de précaution dans les réserves des principales banques centrales. La plus grande réserve mondiale d'or monétaire se trouve aux États-Unis, il s'agit de la réserve fédérale de New York (Federal Reserve Bank of New York), néenmoins moins célèbre que celle de Fort Knox, dans le Kentucky. En 1995, les réserves d'or dans les banques du monde entier se montaient à à peu près 910 millions d'onces ce qui représente un cube proche de 12 mètres d'arête.

L'or conserve un rôle économique qui n'est pas négligeable. Il est coté dans les principales bourses occidentales, New York, Londres, Tokyo. Les transactions qui s'opèrent sur cette valeur, surtout en temps de crise, sont reconnues comme un baromètre économique important.
L'or conserve, en outre, ses fonctions artistiques dans les médailles, les bijoux, la dorure, tout en développant un rôle technique dans de nombreuses productions, surtout les produits électroniques.

Son pouvoir symbolique reste fort : les sports modernes, enfin, utilisent l'or comme récompense suprême lors des différentes compétitions : médailles d'or aux Jeux olympiques, Ballons d'or en football.

La thésaurisation en or résiste à la démonétisation, et représente une épargne de précaution.

Le 2 octobre 2010, l'or atteint un niveau de 1318 dollars, un record dû à l'incertitude de l'économie mondiale, l'or servant de valeur refuge face aux irrégularités de la bourse.

Propriétés

Cristaux d'or synthétisés

La couleur de base de l'or est jaune à reflets complexes qu'on connaît naturellement comme doré dans la langue française. Comme l'ensemble des métaux, l'or est un conducteur de courant, cependant moins bon que l'argent.

Par transparence au travers d'une feuille particulièrement fine, l'or apparaît vert.

Propriétés chimiques

L'or étant un métal noble, son état d'oxydation le plus commun est par conséquent (0). Cependant, il peut former plusieurs composés, son nombre d'oxydation pouvant fluctuer de (-I) à (+V)  ; Au (I) et Au (III) sont majoritaires. Cependant, sa relative inertie chimique le protège des attaques du dioxygène : l'or métallique ne se ternit pas et ne forme pas d'oxyde, à quelque température que ce soit ; et il résiste aussi à l'action de nombreux produits chimiques, dont la majorité des acides (seuls le cyanure et le mélange d'acides nommé eau régale peuvent le dissoudre).

Ion aureux

L'ion aureux Au (I) se rencontre sur des ligands doux tels que les thioéthers, les thiolates ou les phosphines tertiaires. Ses composés sont le plus souvent linéaires.

Lors du traitement des sables aurifères par cyanuration, l'or est solubilisé sous forme du complexe dicyanoaurate Au (CN) 2, dans lequel se retrouve Au (I). Le dicyanoaurate de potassium est un sel incolore, soluble dans l'eau et particulièrement toxique.

Les complexes aqueux de l'ion aureux sont rares. Les halogénures d'or binaires, comme AuCl, forment des chaînes polymères en zigzag, de nouveau propre à la coordination linéaire de Au (I). La majorité des médicaments à base d'or sont des dérivés de l'ion monovalent Au (I).

Ion aurique

L'autre forme courante de l'or oxydé est l'ion aurique Au (III). Il entre, par exemple, dans la composition du chlorure d'or (III) , AuCl3. Son dérivé est l'acide chloraurique, HAuCl4, qui se forme lorsque l'or se dissout dans l'eau régale. Les complexes auriques sont typiquement configurés en carré plat, comme la majorité des composés avec une configuration électronique d8.

États d'oxydation moins communs : Au (-I), Au (II) et Au (V)

Fondu avec du césium, l'or forme de l'aurure de césium CsAu qui n'est pas un alliage, mais un composé ionique. L'atome d'or Au forme alors un ion négatif monochargé. Les propriétés de l'aurure sont identiques à celles d'un halogénure. A titre d'exemple, CsAu cristallise dans le motif du chlorure de césium. Parmi les autres aurures, on compte ceux de rubidium, de potassium et de tétraméthylammonium (CH3) 4N+.

Les composés de l'or (II) sont le plus souvent diamagnétiques et présentent des liaisons Au-Au. C'est le cas dans [Au (CH2) 2P (C6H5) 2]2Cl2. Un complexe remarquable de Au (II), le complexe tétraxénon-or (II) , contient le xénon comme ligand : [AuXe4] (Sb2F11) 2.

Le pentaflurorure d'or est l'unique exemple d'Au (V), l'état d'oxydation le plus élevé pour cet élément.

Dans quelques composés de l'or apparaissent des liaisons aurophiles[13], qui décrivent l'interaction réciproque d'ions or à une distance trop longue pour former une liaison Au-Au covalente, mais plus courte que pour les forces de Van der Waals. La liaison aurophile est comparable à une liaison hydrogène en termes de force.

Alliages

L'or de joaillerie, c'est-à-dire mélangé à un ou plusieurs autres métaux pour augmenter sa rigidité, peut présenter des teintes blanches (or blanc) ou rouges (or rouge ) selon le type d'alliage qui le forme (argent, cuivre). Le standard des proportions fluctue d'un pays à l'autre, les États-Unis ou la Grèce utilisant l'or dit «à 14 carats», contenant 585/1 000 d'or. En France, «quand il s'agit de produits contenant de l'or, du platine, de l'argent ou du palladium, l'indication du prix doit être accompagnée de l'indication du métal précieux utilisé et de son titre exprimé en millièmes»[14] ; auparavant, une distinction était faite entre «or» [18 carats (750/1 000) ou plus] et «alliage d'or» [moins de 18 carats (750/1 000) ].

Pour de l'or 18 carats[15] :

Pour la dorure à la feuille, l'alliage doit rester le plus mou envisageable. Quelques exemples de compositions :

  • l'or jaune se compose de 980  d'or, de 10 ‰ d'argent et de 10 ‰ de cuivre. Il peut être «pur» ;
  • l'or rouge se compose de 945 ‰ d'or et de 55 ‰ de cuivre ;
  • l'or ½ jaune se compose de 915 ‰ d'or, de 60 ‰ d'argent et de 25 ‰ de cuivre ;
  • l'or citron se compose de 945 ‰ d'or et de 55 ‰ d'argent ;
  • l'or gris se compose de 750 ‰ d'or, 150 ‰ de palladium et de 100 ‰ d'argent ;
  • l'or blanc français se compose de 200 ‰ d'or et de 800 ‰ d'argent ; ailleurs en Europe, il est à 500 ‰, allié à 500 ‰ d'argent.

Chaque batteur d'or a ses alliages propres qui s'écartent un peu de ces standards.

De 1980 à nos jours, l'or utilisé dans les circuits électroniques des ordinateurs et téléphones portables est recyclé sous la forme de lingots, alliage d'or d'une teneur de 5 %[16].

Propriétés mécaniques

Les atomes d'or sont empilés selon une structure dite «cubique à faces centrées» (CFC). Cette structure cristalline présente énormément de plans cristallographiques denses. Or, la déformation plastique se fait par glissement des plans denses les uns sur les autres (comme les cartes à jouer d'un paquet). Généralement, l'ensemble des cristaux cubiques à faces centrées sont ductiles (cas du plomb, de l'aluminium…).
La malléabilité de l'or est telle qu'avec une once (∼31, 10 g[17]) de ce métal, il est envisageable d'obtenir une feuille de 8 m2[18] (réduction à ∼0, 2 μm d'épaisseur).

L'or «pur» se déforme aisément à froid, par martelage ou par étirement (tréfilage, laminage), il se cisèle facilement. Il a par conséquent été utilisé particulièrement tôt pour fabriquer des bijoux et ornements, ou sous forme de fines feuilles pour «plaquer» des objets. A titre d'exemple, à Paris, le dôme des Invalides est doré à la feuille. Par contre, n'ayant qu'une faible tenue mécanique, il n'a pas été utilisé pour faire des outils.

Un réseau cristallin d'atomes d'or chauffé à des températures dépassant un milliard de degrés ne fond pas mais au contraire devient plus résistant. Il voit son point de fusion augmenter provisoirement. Ce paradoxe prédit théoriquement a été démontré expérimentalement[19]. La collision de deux ions d'or projetés en sens inverse à une vitesse proche de celle de la lumière dans un accélérateur de particules forme un état extrême de la matière comparable à l'explosion d'origine du Big Bang[20].

Conductions thermique et électrique

L'or est un excellent conducteur thermique et électrique, mais son coût (lié à sa rareté) limite ses utilisations.

À cause de cette caractéristique, de son inaltérabilité et de sa grande ductilité, il est utilisé pour réaliser des connexions, surtout dans certains composants électroniques, tels les microprocesseurs.

L'or est aussi utilisé allié avec du fer dans des thermocouples pour la mesure de températures inférieures à la température ambiante.

Métallurgie

Méthodes d'extraction

L'extraction de l'or est découpée en plusieurs phases :

Orpaillage

L'orpaillage est l'exploitation de gisements alluvionnaires, issus du dépôt de particules d'or dans le lit des cours d'eau.

L'or forme un amalgame avec le mercure, ce qui en permet l'extraction de sa gangue minérale. L'utilisation de mercure pour amalgamer l'or peut avoir de graves conséquences écologiques et sanitaires.
En Guyane, les opérations Anaconda et Harpie visent à combattre l'orpaillage illégal.

Article détaillé : Orpaillage en Guyane.

Battage d'or

Se dit aussi Orbattage.

Le battage d'or est la réduction d'or ou d'alliages d'or en feuilles particulièrement fines (0, 1 μm). Le batteur d'or utilise un alliage au cuivre (pour durcir un peu le métal) ainsi qu'à l'argent (pour revenir à la couleur originelle) à 980 ‰ d'or.

La forge 
l'alliage est fondu puis coulé dans une lingotière. Un lingot d'environ 400 grammes est laminé en un ruban de 40 mètres par 4 centimètres, le «caucher». Ce ruban est coupé en mille quartiers carrés de 4 × 4 centimètres. Chaque quartier est introduit dans un empilement de papier spécial de 16 × 16 centimètres de côté : le «chaudret».
Le dégrossissage 
l'or subit un premier battage sous un marteau mécanique de dix à quinze kilogrammes. Sous la pression des coups de marteau, les quartiers s'agrandissent en s'arrondissant jusqu'à former des feuilles d'environ 15 × 15 centimètres. La totalité est alors coupé avec un massicot en piles de 5 × 5 centimètres de côté (4 ou 9 piles selon les cas).
L'apprêt 
les mille quartiers d'or sont scindés des papiers pour être introduits un par un entre les feuilles d'un nouvel empilement, la moule de 14 × 14 centimètres de côté. Jadis en baudruche, les moules sont en mylar (polyester) verni depuis les années 1950.
Le battage 
la moule de deux mille quartiers est battue au marteau mécanique de 5 à 8 kg. De nouveau, les quartiers s'agrandissent en s'arrondissant jusqu'à former des feuilles de 12 × 12 centimètres de côté.
Le vidage 
une ouvrière, la videuse, prend la moule et retire une à une les feuilles d'or qu'elle coupe au format souhaité, 80 × 80 mm, 84 × 84 mm, 93 × 93 mm… puis introduit dans un ouvraget de 25 feuilles.

Les batteurs d'or à la Révolution travaillaient dans une centaine de manufactures qui employaient près de cinq mille personnes.
Aujourd'hui, il n'existe plus en France qu'une seule manufacture, la maison Dauvet fondée en 1834, qui emploie une vingtaine de personnes.

Cyanuration

Le minerai est dans un premier temps concassé et broyé, passé dans une unité de flottation fournissant un concentré et des résidus mis en terril (haldes) contenant de l'or et d'autres métaux[27].

Le traitement du concentré est effectué par cyanuration qui consiste à dissoudre le minerai dans une solution de cyanures alcalins.

Économie

Production dans le monde

On estime que depuis la Préhistoire, 145 kt d'or ont été extraites selon le World Gold Council en 2001. Il ne subsiste que 120 kt, sous forme de lingots, médailles, bijoux, etc., le reste ayant disparu au fil du temps[8]. Les réserves d'or sont trente fois moindres que celles d'argent[16]. Non renouvelables du fait de leur origine cosmique, les réserves d'or connues se chiffrent à à peu près 100 kt[8]. Actuellement, on extrait à peu près 2, 3 kt d'or par an[11]. Les principaux pays producteurs sont :

L'or est une ressource non renouvelable. La production mondiale d'or baisse depuis 2001[28]. Les raisons de cette baisse de production sont :

L'avenir de la production d'or est marqué par deux caractéristiques :

En 2003, le coût moyen de production d'une once d'or revenait à 278 dollars, auquel il convient d'ajouter 30 à 40 dollars au titre des coûts d'exploration[8].

Statistiques

La production d'or couvre 80 % de la demande en 2003.

Production Réserves minières
Total mondial 2 530
Pays Production
Afrique du Sud 400
États-Unis 350
Australie 290
Chine 185
Russie 175
Canada 160
Pérou 140
Indonésie 120
Total mondial 50 000
Pays Réserve
Afrique du Sud 19 000
États-Unis 5 600
Australie 5 000
Russie 3 000
Indonésie 1 800
Canada 1 500
Chine 1 000
Pérou 200
Chiffres U. S. Geological Survey 2001, en tonnes

L'Inde est le premier consommateur et détenteur d'or au monde[15], [11].

Réserves des banques centrales

Les banques centrales possèdent à peu près le quart du stock d'or mondial, à savoir 28, 554 kt en décembre 2003 par l'association mondiale des producteurs d'or[8] :

Banque centrale 1948 2004
Réserve fédérale des États-Unis 21 700 8 100
Banque d'Angleterre 1 400 312
Banque nationale suisse 1 200 1 350
Banque de France 487 3 200
Banque du Japon 765
Bundesbank 0 3 400
Banque populaire de Chine 600
420
Banque centrale de Russie ∼ 400
Inde ∼ 350
Venezuela ∼ 350
286
Ensemble de l'Union européenne 12 700
Banque des règlements internationaux 208
Total banques centrales mondiales 30 200 31 400

Le président de la GATA William J. Murphy III déclare que la moitié des réserves d'or détenues par les banques centrales aurait disparu : «Nous pensons que la quantité d'or qui s'y trouve réellement est proche de 15 000 tonnes.» [29]

Utilisation

L'or provient de plusieurs sources différentes. Selon le World Gold Council[7], à peu près 60 % des quelques 3, 6 kt d'or utilisées chaque année (moyenne sur la période 2004-2008) vient de la production des mines, il s'agit par conséquent d'or «neuf», jamais utilisé jusque là. 28 % provient du recyclage, par exemple la fonte de vieux bijoux. Enfin, 12 % provient de déstockage net des banques centrales (c'est-à-dire qu'elles ont pendant ces cinq années vendu plus d'or qu'elles n'en ont acquis, libérant du métal pour d'autres usages).

Une grande majorité de l'or ainsi disponible (environ 68 % selon la même source) est employée dans l'orfèvrerie et la bijouterie. Légèrement moins de 20 % permet de la production de pièces et de lingots, qui sont acquiss par les banques en compensation des émissions de monnaie et par les particuliers (tout spécifiquement en Inde où cette forme de placement est privilégiée[15]). Enfin, à peu près 14 % sert dans différents domaines industriels : dentisterie, électronique...

Marché de l'or

Évolution du cours de l'once d'or de 1960 à 2009. Cours nominal (courbe noire) et cours selon la valeur d'achat du dollar en 2009 (en rouge)

Comparé à la majorité des autres marchandises, la particularité du marché de l'or est que les stocks de cette matière indélébile, accumulés au fil de l'histoire chez les particuliers et différents organismes (banques centrales…), sont estimés à à peu près 50 fois la production annuelle mondiale.

L'or est coté, sous forme physique, à la bourse de Londres et , sous forme de contrats à terme, à New York. Les cours mondiaux sont fixés en dollars américains par once troy d'or. En dehors de ces marchés organisés, qui traitent des grosses quantités, il existe des entreprises de négoce de l'or et de métaux précieux ouvertes aux particuliers ainsi qu'aux divers transformateurs et utilisateurs.

Les cours sont spécifiquement fluctuants et soumis à divers facteurs : évolution des stocks d'or des banques centrales, demandes d'orfèvrerie, surtout en Inde, aux États-Unis et en Chine[11], demande industrielle (électricité, électronique…), coûts et volumes de production, état des réserves minières, valeur refuge, ou achats et ventes spéculatives suivant les incertitudes monétaires. Une partie du marché est opaque, en raison d'un orpaillage illégal qui s'est fortement développé à la fin du XXe siècle en Amérique du Sud.

Les actions des grands groupes aurifères sont cotées principalement à Londres, New York, Toronto, Johannesbourg et Sydney.

Article détaillé : Étalon-or.

À la fin du XIXe siècle, dans une période de stabilité monétaire dominée par la livre sterling avec une parité fixe des principales monnaies, l'or sert d'étalon monétaire. Chaque banque centrale doit pouvoir apporter aux porteurs qui le désirent l'équivalent en or de leurs liquidités. Cette période prend fin avec la guerre de 1914. S'ensuit une période d'instabilité des taux de change qui culminera avec les difficultés de la crise de 1929.

Le dispositif mis en place par les accords de Bretton Woods du 22 juillet 1944 est une nouvelle tentative pour stabiliser les taux de change, basée sur une parité fixe du dollar comparé à l'or. Les déficits extérieurs américains mettent à mal cette parité dès les années 1960 et les États-Unis abandonnent la parité fixe du dollar en 1971.

Depuis, l'or est une valeur refuge, faisant partie des réserves monétaires de chaque banque centrale et qui suscite l'attrait des épargnants lorsque une crise ou période troublée est en vue. Antoine Pinay lança un emprunt d'État indexé sur l'or dans les années 1950, qui fut un grand succès et donna à son promoteur une image restée longtemps mythique. La fin des accords de Bretton Woods et la forte poussée des prix de l'or au début des années 1970 provoquèrent un effet d'aubaine imprévu : les heureux souscripteurs qui furent tirés au sort les derniers (le remboursement se faisait par tirage au sort) touchèrent plus de trois fois leur mise hors inflation.

Malgré les différentes tentatives faites par les États pour décourager la thésaurisation de l'or, et son absence de rendement comparé aux autres formes de placements, l'or a conservé son rôle de réserve de précaution. Après une longue période de dépréciation, le prix de l'or en lingot ou en pièce n'a jamais cessé de remonter. Le cours du lingot d'or à Paris a doublé entre janvier 1999 et septembre 2007 (de 8 017 € à 16 224 € à peu près - source : Banque de France). Il a particulièrement fortement augmenté au début de l'année 2008 avant de se replier quelque peu. Il est à nouveau au plus haut. A titre d'exemple, le 4 mars, le kilogramme d'or était côté 23 230, 00 € à l'achat et 23 530, 00 € à la vente.

L'or est échangé sur le marché des métaux précieux, essentiellement sur les places de New York, Londres, Zurich et Hong-Kong. Il est coté en once (troy ounce) (1 once = 31, 1034768 g) et en dollars américains. Début 2004, le cours s'élevait à à peu près 400 (300 euros, soit à peu près 10 € le gramme) contre 300 en 2001, 600 en 2005. La crise monétaire et bancaire qui couvre depuis septembre 2007 n'a fait qu'accélérer le mouvement. L'once frôlera les 1 000 dollars l'once (plus de 20 € le gramme) au début de l'année 2008 ainsi qu'à nouveau au début de l'année 2009. Les énormes plans de relance laissent craindre une inflation dévastatrice en même temps que les placements à rendement sont devenus extrêmement dangereux. [30]

Il existe différents types de lingots suivant les pays. Sur le marché de gros de Londres, le London Bullion Market, qui fait partie des tout premiers marchés au monde pour la négociation physique d'or et d'argent, l'unité de négociation est le lingot monétaire de 400 onces troy, à peu près 12, 5 kg.

Sur les marchés nationaux dits «de détail», on peut trouver des lingots de différentes tailles. En Europe continentale, le lingot d'un kilogramme est le plus fréquemment utilisé, et quand le pays possède toujours un marché de l'or national, la barre de 1 kg est cotée. En France, l'or n'est plus coté en Bourse depuis 2004. À la Bourse de Luxembourg par exemple, le lingot de 1 kg est quotidiennement coté en euros. Mais on peut aussi trouver des lingots de 500 grammes, 250 grammes... Les plus petits des lingots sont nommés lingotins.

En avril 2010, l'audition d'un trader de JP Morgan Chase par la CFTC a révélé qu'il y aurait 100 fois plus de papier-or en circulation que de l'or physique [31].

Les commissions sur les transactions d'or physique seraient en moyenne de 2% et les droits de garde dans les coffres de banques sont d'environ 1, 5%[32].

Fiscalité

En France, les ventes d'or réalisées dans l'Union européenne par les contribuables français sont soumises à une taxe forfaitaire de 7, 5 % (article 150 V bis du code général des impôts). Cette taxe, instituée en 1976, a causé la fermeture du marché français de l'or, au bénéfice de la place financière de Londres. Suite à la loi de finances rectificative 2005 du 30 décembre 2005, les plus-values peuvent désormais être imposées selon un régime proche du droit commun (sans abattement). Depuis le 1er janvier 2006, les particuliers peuvent opter pour le régime des plus-values : cela consiste à payer 28, 1% sur la plus-value réalisée, avec une décote de 10% par an à partir de la troisième année de détention[33].
Les Français ne résidant pas en France ne doivent pas payer cette taxe.

Art et artisanat

Poinçon de l'or

L'or est essentiellement utilisé pour la bijouterie (environ 70 % de l'or dans le monde en 1990). Qui plus est , à peu près 2, 7 kt d'or ont été travaillées pour la bijouterie, en 1995[11].
L'or «pur» a été utilisé dans certains bijoux asiatiques, qui ont par conséquent la particularité d'être déformables (ce qui oblige à se limiter à des formes simples : bracelets en torsades, par exemple). L'or pur reste cependant peu utilisé en bijouterie ; afin d'obtenir une meilleure tenue mécanique mais aussi des couleurs originales, il est allié par exemple à l'argent et au cuivre (or jaune, or rose), au cuivre (or rouge), à l'argent (or vert).

En orfèvrerie, l'argent recouvert d'or se nomme le vermeil.

L'or est ainsi utilisé pour créer des bijoux, des médailles, des objets de luxe (montre, stylo).

Il peut aussi être utilisé sous forme de feuilles pour dorer les boiseries, les livres, les ferronneries par un procédé de dorure ; mais aussi les bonbons en chocolat en Occident et les gâteaux en Inde.

Le pourcentage d'or dans le métal se nomme le titre. Depuis très longtemps, il peut faire l'objet d'une garantie (de l'État aujourd'hui) grâce à un poinçon qui indique le titre de l'alliage utilisé. Les orfèvres l'évaluent grossièrement grâce à la pierre de touche.

En France, le marquage des bijoux en or est obligatoire depuis le 9 novembre 1797 par l'apposition de poinçons (sauf si l'objet est trop petit pour recevoir le poinçon). Deux poinçons sont utilisés : le premier, nommé «poinçon d'État», indique le titre ; le second est celui du fabricant, il est nommé «poinçon de Maître». Le poinçon actuel est une tête d'aigle pour l'or massif.

Les carats correspondent au pourcentage massique d'or compris dans le métal.

Carats 24 22 20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0
% or 99, 99 91, 67 83, 34 75, 01 66, 68 58, 35 50, 02 41, 69 33, 36 25, 03 16, 7 8, 37 0
Millièmes 999 917 833 750 667 584 500 417 337 250 167 84 0

L'or pur à 100 % n'existe pas.
L'affinerie d'or de la Monnaie royale canadienne (anglais : Royal Canadian Mint) a été la première au monde à purifier de l'or à 99, 9 % pur en 1979, pour ensuite monter la norme à 99, 99 % en 1982. Finalement, depuis 1997, il est désormais envisageable de purifier l'or jusqu'à un degré de pureté nommé «5-9» : 99, 999 % pur. À ce jour, la Monnaie royale canadienne est l'unique établissement au monde capable de produire de l'or 5-9. Pour célébrer cet accomplissement, elle a aussi créé la plus grosse pièce au monde, la pièce d'un million de dollars, fabriquée entièrement d'or 5-9[34].
En France, la pièce de 100 euros (la «Semeuse cinétique» de Joaquin Jimenez) est en or 5-9.

Industrie

Connecteurs électriques dorés

Ce métal est recherché par l'industrie à cause de son inaltérabilité et de sa bonne conductivité électrique et thermique.
Il est utilisé en connectique et en électronique, pour réaliser des contacts électriques inoxydables.
Actuellement, l'or est souvent utilisé dans les techniques de pointe et spécifiquement dans la fabrication des microprocesseurs (environ 2 € d'or dans un Pentium Pro).
L'industrie électronique utilisait 318 t chaque année en 2003[8].
La totalité des appareils électroniques et informatiques usagés dans le monde représente un gisement de taille : à partir d'une tonne de vieux téléphones portables, il est envisageable de récupérer à peu près 230 g d'or[35].

Il est aussi utilisé pour opacifier des organes optiques dans le cadre de techniques spatiales, et comme catalyseur dans des piles à combustible.

Médecine

Sur le plan médical, la dentisterie consommait 67 t d'or par an[8].
L'or a été - et reste, pour qui accepte de faire face à la dépense - un substitut nettement supérieur aux amalgames pour les occlusions dentaires, mais demande l'emploi d'une technique différente des classiques «plombages» : ce sont les inlays.

En médecine, certains dérivés organiques de l'or, dits «sels d'or» ont été quelquefois utilisés dans le traitement de certaines affections en rhumatologie (chrysothérapie)  :

La feuille d'or ou d'argent a été utilisée comme enrobage des pilules, surtout les plus amères[36].

Historiquement, l'or a été un composant d'un «élixir de jeunesse» et a pu contribuer au décès de Diane de Poitiers par surdosage[37].

Symbolique

L'or et la religion

Bague d'or (Égypte antique)
Masque funéraire de Toutânkhamon

Dans de nombreuses civilisations (pourtant sans connexion) l'or est le symbole du divin par excellence. Cela peut s'expliquer surtout par deux de ses propriétés :

Les Égyptiens de l'Antiquité, donnaient à l'or des propriétés divines en le définissant comme la chair des dieux. L'or était utilisé pour confectionner les masques funéraires qui avaient pour but de fixer à jamais le visage parfaitisé du pharaon et de l'identifier aux étoiles. Le masque d'or du pharaon Toutânkhamon est fait de 11 kg d'or massif et on estime avoir retrouvé dans son tombeau (l'un des plus petits de la vallée des rois) plus d'une tonne d'or pur. Le Bouddha d'or de Bangkok, qui mesure plus de 3 mètres de haut pour une masse de 5, 5 t, représente principale statue d'or massif au monde.

Dans le livre de l'Exode, le Veau d'or symbolise l'idolâtrie. Néanmoins, l'or est aussi utilisé pour de nombreux objets cultuels du Temple de Jérusalem : menorah, coupes, arche d'alliance… Dans le Nouveau Testament, les mages venus d'orient apportent de l'or à Jésus. Dans le livre de l'Apocalypse, le Christ apparaît à Jean entouré de sept chandeliers d'or et un ange verse de l'encens avec une pelle en or. L'or peut par conséquent être reconnu, pour les cultures juives et chrétiennes comme un métal soulignant la dignité de la divinité.

Dans l'art religieux, les saints et les anges ont fréquemment leurs têtes entourées d'or sous la forme du nimbe. L'or symbolise aussi la lumière de Dieu, et par conséquent sa présence, dans l'art de l'icône et dans énormément d'œuvres d'art chrétiennes occidentales où il occupe les fonds (mosaïques de Ravenne, de Palerme…).

Histoires d'or

Ancienne mine d'or de Skidoo, dans la Vallée de la mort en Californie
Amas de cristaux de pyrite

Autres acceptions

Héraldique

Couleur héraldique «or»

En héraldique, l'or fait partie des deux métaux (l'autre étant l'argent) - représenté par la couleur jaune, ou par un semis de points en version monochrome.

Expressions

Notes et références

  1. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press Inc, 2009, 90e éd. , Relié, 2804 p. (ISBN 978-1-420-09084-0)  
  2. Base de données Chemical Abstracts interrogée via SciFinder Web le 15 décembre 2009 (résultats de la recherche) [pdf]
  3. (en) Beatriz Cordero, Verónica Gómez, Ana E. Platero-Prats, Marc Revés, Jorge Echeverría, Eduard Cremades, Flavia Barragán et Santiago Alvarez, «Covalent radii revisited», dans Dalton Transactions, 2008, p.  2832 - 2838 lien DOI ] 
  4. Procès-verbaux du Comité international des poids et mesures, 78e session, 1989, pp. T1-T21 (et pp. T23-T42, version anglaise).
  5. (en) Metals handbook, vol.  10 : Materials characterization, ASM International, 1986, 1310 p. (ISBN 0-87170-007-7) , p.  344 
  6. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC, 2009, 89e éd. , p.  10-203 
  7. (en) Demand and supply, World Gold Council. Consulté le 25 avril 2010
  8. Fabienne Lemarchand, L'or, Science et Vie, mars 2005, p. 110-121
  9. Catherine Louboutin, Naissance de la métallurgie, Musée des Antiquités nationales, Fiche pédagogique, Saint-Germain-en-Laye, 1988, p. 2
  10. Didier Latapie, La Fabuleuse histoire de la ruée vers l'or (Californie - XIX° siècle) , éd. Privat, p. 114-131
  11. François Pernot, L'or, Artémis, 2004 (ISBN 978-2844162823) [lire en ligne], p.  162-165, 215 
  12. R. Sherr, K. T. Bainbridge et H. H. Anderson, «Transmutation of Mercury by Fast Neutrons», dans Physics Review, vol.  60, no 7, 1941, p.  473-479 texte intégral, lien DOI ] 
  13. (en) Hubert Schmidbaur, «The Aurophilicity Phenomenon : A Decade of Experimental Findings, Theoretical Concepts and Emerging Applications», dans Gold Bull. , vol.  33, no 1, 1er mars 2000, p.  3-10 (ISSN 0017-1557) texte intégral (page consultée le 29 mai 2010)  ] 
  14. Arrêté du 21 mars 2005 modifiant l'arrêté du 3 décembre 1987 relatif à l'information du consommateur sur les prix
  15. Joyce. fr, L'or
  16. Muséum national d'histoire naturelle, Exposition 2009-2010, Or des Amériques
  17. L'once troy (∼31, 10 g) n'est utilisée que pour exprimer la masse des métaux précieux ; l'once avoirdupois (∼28, 35 g) est une unité de masse utilisée pour d'autres usages.
  18. Sciences et Avenir, L'or brille au Muséum, avril 2009, p. 90
  19. Laurent Sacco, Chauffé à un milliard de degrés, l'or devient plus dur !, Futura-Sciences, 25 janvier 2009
  20. Cécile Bonneau, Deux atomes d'or recréent le Big Bang, Science et Vie, mars 2005, p. 62
  21. A. P. M. Antunes, G. M. Watkins & J. R. Duncan ; 2001, “Batch studies on the removal of gold (III) from aqueous solution by Azolla Filiculoide”s Biotechnology Letters 23 : 249–251, 2001.249
  22. L. J. Umali, J. R. Duncan & J. E. Burgess ; 2006 ; Performance of dead Azolla filiculoides biomass in biosorption of Au from wastewater ; Biotechnology Letters (2006) 28 : 45–49 ; Ed Springer; DOI 10.1007/s10529-005-9686-7
  23. Darnall DW, Greene B, Henzl MT, Hosea JM, McPherson RA, Sneddon J, Alexander MD (1986) Selective recovery of gold and other metal ions from an algal biomass. Environ. Sci. Technol. 20 : 206–208.
  24. Greene B, Hosea M, McPherson R, Henzl MT, Alexander MD, Darnall DW (1986) Interaction of gold (I) and gold (III) complexes with algal biomass. Environ. Sci. Technol. 20 : 627–632.
  25. Volesky B (1987) Biosorbents for metal recovery. Trends Biotechnol. 5 : 96–101.
  26. Kuyucak N, Volesky B (1988) New algal biosorbent for a gold recovery process. In : Kelley DP, Norris PR, eds. Biohydrometallurgy. London : Science and Technology Letters, pp. 453–463
  27. L'Or - Cyanuration : dissolution de l'or par l'eau ?, article sur le site ENS-DGESCO CultureSciences-chimie
  28. La production d'or dans le monde
  29. La moitié de l'or des banques centrales aurait disparu
  30. Boursorama : cotation de l'or à 10000 ?
  31. Une nouvelle dynamique sur le marché de l'or
  32. Or physique ou or papier ?, Le nouvel Economiste, n°1537, du 7 au 13 octobre 2010, page 64.
  33. Or physique ou or papier ?, Le nouvel Economiste, n°1537, du 7 au 13 octobre 2010, page 64.
  34. Histoire de la Monnaie royale canadienne
  35. (en) Sally Morgan, Waste, recycling and reuse, Evans Brothers Ltd, coll. «Sustainable Futures - WWF», 2006 (ISBN 9780237527709) [lire en ligne], p.  31 
  36. Selon Dorvault (1875), dans l'ouvrage de Yannick Romieux, De la hune au mortier, Éditions ACL, Nantes, 1986
  37. (en) P. Charlier, J. Poupon, I. Huynh-Charlier, J. -F. Saliege, D. Favier, C. Keyser et B. Ludes, A gold elixir of youth in the 16th century French court, 16 décembre 2009, BMJ 2009;339 :b5311
  38. L'or blanc
  39. Or blanc

Annexes

Filmographie

Parmi les nombreux films en rapport avec l'or, citons :

Liens externes


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8 Uue Ubn * Ute Uqn Uqu Uqb Uqt Uqq Uqp Uqh Uqs Uqo Uqe Upn Upu Upb Upt Upq Upp Uph Ups Upo Upe Uhn Uhu Uhb Uht Uhq Uhp Uhh Uhs Uho
   
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Métalloïdes Non-métaux Halogènes Gaz rares
Métaux alcalins  Métaux alcalino-terreux  Métaux de transition Métaux pauvres
Lanthanides Actinides Superactinides Éléments non classés

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