Chrysobéryl
Le chrysobéryl est une espèce minérale constituée d'oxyde de béryllium et d'aluminium de formule Be 2 avec des traces fer et de chrome.
Recherche sur Google Images :
Source image : fr.wikipedia.org Cette image est un résultat de recherche de Google Image. Elle est peut-être réduite par rapport à l'originale et/ou protégée par des droits d'auteur. |
Page(s) en rapport avec ce sujet :
- Le chrysobéryl est fréquemment associé aux granites et pegmatites.... (source : ratcreve)
Catégorie III : oxydes et hydroxydes |
|||
---|---|---|---|
|
|||
|
|||
Formule brute | Be (AlO2) 2 | ||
Numéro CAS | |||
|
|||
Masse formulaire | 126, 97 g/mol | ||
Couleur | allochromatique | ||
Classe cristalline et groupe d'espace | orthorhombique dipyramidal - Pnma | ||
Système cristallin | orthorhombique | ||
Macle | Très commun sur {130} | ||
Clivage | Distinct sur {110}, imparfait sur {010}, pauvre sur (001) | ||
Habitus | cristaux tabulaires épais ou maclés, libres et inclus | ||
Fracture | conchoïdale | ||
Échelle de Mohs | 8, 5 | ||
Éclat | vitreux à subadamantin | ||
|
|||
Indice de réfraction | a=1, 745, b=1, 748, g=1, 754 | ||
Biréfringence | Biaxial (+) ; 0, 0090 | ||
Dispersion | 2vz ∼ 72 | ||
Fluorescence ultraviolet | Rouge pâle pour l'alexandrite | ||
Trait | blanc | ||
Transparence | Transparent à translucide | ||
|
|||
Densité | 3, 7 | ||
|
|||
Magnétisme | aucun | ||
Radioactivité | aucune | ||
|
Le chrysobéryl est une espèce minérale constituée d'oxyde de béryllium et d'aluminium de formule Be (AlO2) 2 avec des traces fer et de chrome. Les cristaux peuvent atteindre jusqu'à 22 cm[2].
Inventeur et étymologie
Décrit en 1790 par Abraham Gottlob Werner, géologue et minéralogiste allemand, sous le nom de Krisoberil[3]. Le nom de ce minéral veut dire béryl d'or et provient de «berullos» (= béryl) et de «khrusos» (= or).
Caractéristiques
Le chrysobéryl est un minéral allochromatique, c'est-à-dire qu'il peut se trouver sous presque l'ensemble des couleurs. Ses différentes couleurs sont dues à de petites quantités de fer pour le jaune ou le vert pour la variété connue sous le nom d'alexandrite, qui est verte à la lumière du jour et rouge à la lumière artificielle. Le chrysobéryl possède une grande dureté de 8, 5 sur l'échelle de Mohs, c'est-à-dire une dureté inférieure à celle des corindons (9) et supérieure à celle des béryls (7, 5 - 8).
Faciès
Les cristaux de chrysobéryl sont fréquemment limpides et sont de forme prismatique ou aplatie. Ils sont quasiment toujours maclés en V ou en macles cycliques typiques, avec une symétrie hexagonale. Les cristaux possèdent fréquemment des petites striures parallèles à leur surface. Les cristaux contiennent fréquemment de petites inclusions, formant de très fines cavités en forme de tube ou bien de nombreux cristaux aciculaires (en forme d'aiguille) parallèles entre eux. Ces inclusions sont à l'origine du phénomène de chatoiement de la variété œil-de-chat (cymophane).
Cristallochimie
Le chrysobéryl est un oxyde des éléments béryllium et aluminium. Le chrysobéryl est isostructurel avec l'olivine : les cations Be2+ occupent les sites tétraédriques et les cations Al3+ les sites octaédriques. L'oxygène forme un empilement hexagonal compact.
Cristallographie
Le chrysobéril cristallise dans le groupe d'espace Pnma avec les paramètres de maille a = 9, 402 Å, b = 5, 475 Å et c = 4, 426 Å[4]. Le volume de la maille conventionnelle est 227, 81 Å3, la densité calculée 3, 702 g/cm3.
Le chrysobéyl possède une structure de type olivine. Les cations Be2+ sont en coordination tétraédrique d'anions O2–, avec une longueur de liaison Be-O moyenne de 1, 636 Å. Les cations Al3+ occupent deux sites non-équivalents et sont en coordination octaédrique d'O2– (longueur de liaison Al-O moyenne = 1, 913 Å). Les octaèdres Al1O6 sont reliés entre eux par une arête et forment des chaînes Al1O4 parallèles à la direction b. Les tétraèdres BeO4 partagent deux arêtes et un sommet avec deux chaînes différentes, les reliant dans la direction c. Les octaèdres Al2O6 partagent deux arêtes avec les chaînes Al1O4, une arête avec les tétraèdres BeO4 et les trois sommets opposés avec deux chaînes voisines dans la direction a.
Projection de la structure cristalline du chrysobéril dans le plan (a, b). Gris : Al, jaune : Be, bleu : O. Les octaèdres Al2O6 ne sont pas représentés pour plus de clarté. Le parallélépipède noir représente la maille conventionnelle. |
Projection de la structure cristalline du chrysobéril dans le plan (a, c). Gris : Al, jaune : Be, bleu : O. Les octaèdres Al2O6 ne sont pas représentés pour plus de clarté. Le parallélépipède noir représente la maille conventionnelle. |
Variétés
- Alexandrite : variété qui présente la particularité d'un changement de couleur selon que la lumière est naturelle ou artificielle (effet alexandrite).
- Cymophane (Haüy1796) [5] : variété de chrysobéryl opalescente. L'expositions à la lumière bleutée (ou jaunâtre selon d'autres sources) créé une chatoyance qui est causée par des cavités microscopiques en forme de tube ou d'inclusions d'aiguilles de rutile, orientées parallèlement à l'axe c.
- Synonyme : Chrysobéryl «œil-de-chat» ou Cymophanite
Synonymie
|
Gîtologie
Le chrysobéryl se forme dans les pegmatites et dans les roches métamorphiques comme les micaschistes. Les principaux gisements sont de type secondaire (les gisements secondaires proviennent de la dégradation par érosion des gisements primaires), constitués de graviers alluvionnaires où le chrysobéryl est trouvé en galets arrondis.
Minéraux associés
- Dans les granites et pegmatites : albite, beryl, columbite, disthène, muscovite, quartz, topaze, tourmalines, staurolite.
- Atlération des zones à pegmatites : apatite, fluorite, tourmalines, phenakite.
Gisements remarquables
- Algérie
- Oued Berkou, El Milia, Province de Constantine[12]
- Brésil
- Itaguaçu, Espírito Santo. Ce gisement passe pour avoir donné les meilleurs exemplaires cristallisés.
- Belmont mine, Itabira, Iron Quadrangle, Minas Gerais (pour l'alexandrite) [13]
- États-Unis
- Chrysoberyl locality, Haddam, comté de Middlesex, Connecticut[14]
- Drew Hill Prospect, Comté de Jefferson, Colorado[15]
- France
- Pénitence 1, Cirque de Pénitence, Le Bosc, Ariège, Midi-Pyrénées[16]
- Italie
- I Mondei (Ca'Mondei), Montescheno, Val d'Ossola, Province de Verbano-Cusio-Ossola[17]
- Madagascar
- Antsofimbato, Vallée de Sahatany, Région de Vakinankaratra, Province d'Antananarivo[18]
Utilité
- Les forment gemmes sont accessible à la taille. Les chrysobéryls taillés présentent fréquemment un pavillon (zone inférieure de la gemme) étendu et profond, et présentant de nombreuses facettes subrectangulaires positionnées côte à côte. La taille en cabochon est indispensable pour valoriser le phénomène de chatoiement de la variété cymophane (œil-de-chat).
- - L'un des plus spectaculaires exemplaires de chrysobéryl est le Hope Chrysoberyl, un œil-de-chat jaune-vert (de couleur «péridot») de 45 carats, idéalement limpide, conservé au British Museum de Londres.
- - Les plus gros chrysobéryls taillés se trouvent à la Smithsonian Institution de Washington. L'un pèse 114 carats, est jaune-vert et taillé en coussin. L'autre pèse 120 carats, est verdâtre et taillé en ovale. Ces deux spécimens proviennent tous deux du Sri Lanka.
- Le laser à alexandrite est une méthode d'épilation par lumière.
Notes et références
- Soviet Physics, Crystallography, vol. 030, 1985, p. 277
- (en) John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh et Monte C. Nichols, The Handbook of Mineralogy : Halides, Hydroxides, Oxides, vol. III, Mineral Data Publishing, 1997
- Werner, dans Bergm. Journal, vol. 373, 1789, p. 387
- ICSD No. 72 416 ; (en) T. Pilati, F. Demartin, F. Cariati, S. Bruni et C. M. Gramaccioli, «Atomic thermal parameters and thermodynamic functions for chrysoberyl (BeAl2O4) from vibrational spectra and transfer of empirical force fields», dans Acta Cryst. B, vol. 49, no 2, 1993, p. 216-222 [ lien DOI ]
- René Just Haüy, Description de la Cymophane : avec quelques réflexions sur les couleurs des gemmes, Paris, 1796
- (en) Seybert (1824), dans American Journal of Science, 105
- (en) Max Hutchinson Hey, An index of mineral species & fluctueties arranged chemically, British Museum (Natural History), Dept. of Mineralogy, 1955, p. 38
- (en) Bulletin - United States National Museum, Numéro 33 Smithsonian Institution Press, 1889
- Martin Heinrich Klaproth, Friedrich Wolff, Edme Jean Baptiste Bouillon-Lagrange et Heinrich August Vogel, Dictionnaire de chimie, vol. 2, 1810, p. 117
- Encyclopédie méthodique : ou par ordre de matières Volume II, 1783, p. 151
- Jean-Claude Delamétherie, Théorie de la terre, vol. 2, 1797, p. 244
- G. Tchimichkian, dans Bull. Soc. Fr. Minéral. Cristallo. , vol. 97, 1974, p. 87-88
- (en) Emeralds of the World English extraLapis, vol. 2, 2002, p. 46-51
- (en) dans Rocks & Minerals, vol. 70, no 6, 1995, p. 396-409
- (en) H. Meeves et al, «Reconnaissance of beryllium-bearing pegmatite deposits in six western states», dans US Bur. Mines Info. Circ. 8298 : 28 (Table A-1), 1966
- Inventaire mineralogique de l'Ariège, éditions BRGM, 1984
- Piémont, Rivista Mineralogica Italiana, vol. 23, no 1, p. 42-49
- N. Ranorosoa, Étude mineralogique des pegmatites du champ de la Sahatany, Madagascar, Thèse de Doctorat de l'Université Paul Sabatier, Toulouse, 1986
Bibliographie
- L'Encyclopédie des minéraux, éditions Delachaux et Niestlé, Paris, 2002
- Le Grand Atlas Roches et Minéraux, Éditions Atlas, 2005
Recherche sur Amazone (livres) : |
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 09/12/2010.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.