Émeraude
L'émeraude est un minéral, du groupe des silicates, sous-groupe des cyclosilicates, variété de béryl, dont la couleur verte provient de traces de chrome, de vanadium et quelquefois de fer.
Définitions :
- Pierre précieuse translucide de couleur verte. Variété de béryl constituée de silicate double d'aluminium et de glucinium. (source : 2terres.hautesavoie)
- Une pierre gemme verte particulièrement dure. Appartient à la famille des beryls. Sa couleur est verte ou vert jaune ou vert bleu. L'emeraude est fragile, elle ne résiste pas aux chocs ni à la chaleur. Elle est insensible aux produits chimiques excepté l'acide fluorhydrique. (source : greg-or-boutique)
Catégorie IX : silicates |
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Catégorie | Minéral | ||
Formule brute | Be3 (Al, M) 2 (SiO3) 6 (M = Cr, Fe, V) |
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Numéro CAS | |||
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Couleur | verte | ||
Classe cristalline et groupe d'espace | dihexagonale dipyramidale P6/mmc |
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Système cristallin | hexagonal | ||
Clivage | clivage basal faible | ||
Fracture | conchoïdale | ||
Échelle de Mohs | 7, 5 - 8, 0 | ||
Éclat | vitreux | ||
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Indice de réfraction | Ne=1, 560 à 1, 596 No= 1, 566 à 1, 602 |
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Biréfringence | Δ=0, 004-0, 007 ; uniaxe négatif | ||
Dispersion | 2vz ∼ 0, 014 | ||
Polychroïsme | bleu-vert / jaune-vert | ||
Trait | blanc | ||
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Densité | 2, 70 - 2, 78 | ||
Fusibilité | fusible | ||
Solubilité | soluble dans HF | ||
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Comportement chimique | donne une perle vert clair lorsque on la chauffe | ||
Magnétisme | aucun | ||
Radioactivité | aucune | ||
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L'émeraude est un minéral, du groupe des silicates, sous-groupe des cyclosilicates, variété de béryl, dont la couleur verte provient de traces de chrome, de vanadium et quelquefois de fer. L'émeraude est une des quatre pierres précieuses.
Histoire
Le mot émeraude proviendrait du latin smaragdus, déformation du mot perse zamarat qui veut dire «cœur de pierre». Comme pour d'autres métaux et pierres précieuses, mythes et légendes se mêlent à la réalité historique quand on parle d'émeraude. On en évoque déjà la présence à Babylone, au IIe millénaire av. J. -C. , où elle servait de monnaie d'échange. À la période antique de l'Égypte, près de la mer Rouge, se trouvaient des mines d'émeraude, dont on a fabriqué des bijoux pour les grands de l'empire. Ces mines de Djebel Zabarah, redécouvertes en 1816 par l'explorateur français Frédéric Cailliaud, ont été abusivement surnommées mines de Cléopâtre. Elles étaient déjà épuisées, mais elles ne contenaient certainement que des gemmes de piètre qualité.
Dans l'Antiquité, des auteurs comme Théophraste, Hérodote ou Pline l'Ancien mentionnent la présence d'émeraudes et décrivent quelquefois des statues, ou alors des colonnes ou obélisques taillées dans cette pierre. On sait à présent qu'il ne s'agissait pas de véritables émeraudes. À ces époques reculées, d'autres pierres aux reflets verts pouvaient aisément donner le change, et il existait déjà des imitations, surtout en verre. Par contre, il est concevable que des statuettes aient été taillées dans des blocs de minéraux à l'état brut, de moindre qualité.
À l'époque romaine, on évoque une lame d'émeraude utilisée comme instrument optique par l'empereur Néron, qui s'en serait servi pour corriger sa myopie quand il regardait les combats de gladiateurs[2]. À cette époque, on connaissait essentiellement une mine en Europe, celle d'Habachtal en Autriche. Découverte par des tribus celtes, elle a aussi été exploitée par les Romains.
Au XVIe siècle, les Espagnols découvrent en Amérique du Sud de nouveaux gisements, essentiellement en Colombie. La mine de Chivor sera exploitée à partir de 1545 et celle de Muzo, en 1560.
En Inde, la pierre du «Grand Moghol», découverte en 1695, pèse 217, 80 carats et mesure à peu près 10 cm. Elle porte des inscriptions religieuses. Elle a été acquise pour 2, 2 millions de dollars par un anonyme.
Jusqu'au début du XXe siècle, on appelait aussi «émeraude orientale» une pierre radicalement différente : le corindon vert, dont la composition ressemble à celle du rubis et du saphir.
Les plus belles émeraudes
Le Devonshire, un cristal brut d'un vert soutenu de 1 384 carats, est peut-être l'émeraude la plus célèbre. Extraite dans la mine de Muzo (Colombie), elle fut offerte en 1831 à William Cavendish, le 6e duc de Devonshire par l'empereur Pierre Ier du Brésil. En 1956, on a trouvé une émeraude de 11 000 carats, en Afrique du Sud. Les émeraudes les plus connues (et exposées) sont dans les villes suivantes :
- Palais de Topkapi à Istanbul (16 300 carats) ;
- Musée minéralogique de Moscou (11 130 carats) ;
- Kunsthistorisches Museum de Vienne : émeraude dite «de Moctezuma», bloc de calcaire couvert de cristaux d'émeraude qui fut offert à Cortés par le souverain aztèque ; flacon à parfum (2 680 carats) ;
- Vienne (2 200 carats) ;
- Trésor impérial d'Iran à Téhéran ;
- British Museum à Londres ;
- L'American Museum of Natural History à New York présente une gemme exceptionnelle, la Patricia ;
- L'émeraude Isabella de 964 carats ayant appartenu à la famille d'Hernan Cortés, remontée en 1993 d'une épave engloutie en 1757 au large des côtes de la Floride par Victor Benilous[3], [4].
Caractéristiques
L'émeraude se compose de silicate d'aluminium et de béryllium, auquel s'ajoute du chrome, du vanadium et du fer. Le système cristallin de l'émeraude est hexagonal, son groupe d'espace est P6/mmc. Sa structure est particulièrement comparable à celle du béryl, les atomes Al et M (M = Cr, Fe, V) étant localisés sur les sites d'occupation mixte octaédriques reliant les anneaux Si6O18. Sa dureté fluctue entre 7, 5 et 8 sur l'échelle de Mohs. L'émeraude est un peu dichroïque (vert-jaune ou vert-bleu). Sa densité fluctue de 2, 7 à 2, 9 g/cm3.
En joaillerie, on la taille essentiellement en «émeraude» (rectangle à pans coupés), en «cabochon», en «poire» ou en «ovale». L'émeraude est une des pierres précieuses les plus chères. La présence particulièrement fréquente d'inclusions, gracieusement nommées «givres» ou poétiquement «jardin», n'est pas un handicap, car elle peut attester de l'origine de la pierre ; certaines originalités cristallographiques sont particulièrement recherchées par des collectionneurs (étoile à six branches, nommée émeraude trapiche).
La plupart des émeraudes sont traitées avec des huiles ou des résines, c'est pourquoi il est déconseillé de les nettoyer par la technique des ultrasons, en particulier aussi à cause de leur fragilité (inclusions ou fractures).
L'identification des émeraudes, surtout pour établir les liens entre les gisements connus (62 gisements dans 19 pays) et les anciennes pierres, se fait par spectrométrie de masse, en mesurant la proportion de ses isotopes d'oxygène. Le rapport 18O/16O fluctue de 7 à 25 selon les gisements.
Formation
Les émeraudes sont rares, car leur formation nécessite des conditions géologiques exceptionnelles :
- le béryllium, composant principal du béryl, se trouve en effet en particulier dans le magma de la croûte terrestre ;
- le chrome, le vanadium et le fer, qui transforment le béryl en émeraude, sont plutôt localisés dans le manteau terrestre.
Entre deux types de gisements connus, Brésil et Colombie, on remarque des différences marquées :
- au Brésil, les émeraudes se sont constituées, pour certaines, il y a deux milliards d'années, et d'autres, il y a à peu près 600 millions d'années. Les cristaux se sont solidifiés en se mélangeant à un mica noir et possèdent des inclusions minérales. Elles manquent fréquemment de pureté ;
- en Colombie, la formation remonte à 65 millions d'années, lorsque des mouvements tectoniques ont amené des minéraux à 300 °C au contact d'une couche sédimentaire datant du début du Crétacé, à peu près 135 millions d'années avant notre ère. Cette couche contenait des fossiles aquatiques, dont les coquilles de calcaire s'étaient dissoutes, et offrait ainsi des cavités qui ont permis au magma de former des cristaux extrêmement purs.
Nomenclature de l'émeraude
- Émeraude sans remplissage constaté : Émeraude
- Émeraude avec présence d'huile ou de résine : Émeraude
- Émeraude fortement imprégnée de résines durcies aisément visibles en surface à la loupe : Émeraude traitée
- Émeraude imprégnée de colorant : Béryl traité ou émeraude traitée
Liens utiles : Décret français, CIBJO, International Colored Gemstone Association
- Morillon : Émeraude brute qui se vend au poids[5]. Morillon, les Lapidaires nomment ainsi des éméraudes brutes qu'on vend au marc. Il y a également des demi-morillons. Diderot [6]
Production actuelle
La Colombie est principal producteur mondial (60 % de la production, 6 millions de carats pour l'année 1995) : mines de Chivor, Muzo, Peñas Blancas et de Coscuez. Non seulement la Colombie est championne de la quantité mais également de la qualité. Ses émeraudes sont le plus souvent plus pures que celles ayant d'autres provenances. La banque de la République de Colombie possède une collection de magnifiques pierres.
La répartition entre les principaux pays producteurs est la suivante :
Pays | Gisements | % production |
Colombie | 60 % | |
Zambie | 15 % | |
Brésil | Nova Era, Minas Gerais | 12 % |
Russie | Oural | 4 % |
Zimbabwe | Sandawana | 3 % |
Madagascar | 3 % | |
Autres – Pakistan, Afghanistan (vallée du Pandjchir), Australie, Tanzanie, Autriche, Norvège, États-Unis |
3 % |
Source : Statistiques du ministère des Mines et de l'Énergie colombien, données 2000.
Galerie
Notes et références
- (en) Joseph E. Pogue et Ph. D. Evanston, The Emerald Deposits of Muzo, Colombia, Illinois, vol. LV, 1917 (Arizona Meeting, September, 1916)
- Suétone, Vie de Néron, ch. XXXII.
- Médiums au secours du trésor aztèque, dans Plongée magazine, n° 16, p. 18
- The Isabella Emerald, Cortes Treasure
- Dictionnaire des arts décoratifs à l'usage des artisans, des artistes, des amateurs et des écoles... / par Paul Rouaix (1850-19.. ) Édition Librairie illustrée (Paris), 1 vol. (VII-1043 p. ) : fig. ; gr. in-8, Droits : domaine public
- Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 10. p 714
Liens externes
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